Cette frustration que nous ressentons lorsqu’un appareil électronique devient trop lent… Nous la connaissons toutes et tous. Ce smartphone qui manque d’espace de stockage ou de mémoire vive et qui nous empêche l’installation de nouvelles applications ou de mises à jour. Ce PC qui parvient tant bien que mal à effectuer ses mises à jour, mais qui est devenu tellement lent que l’expérience d’utilisation devient difficile. À terme, ces frustrations nous empêchent d’utiliser correctement nos appareils et nous pousse à en changer.
Ordinateurs, téléviseurs intelligents, smartphones, montres connectées… ces appareils évoluent sur un chemin inéluctable qu’est l’obsolescence. La décision de remplacer un appareil électronique résulte d’un processus cumulatif de déficiences, tant logicielles que matérielles, entraînant des limitations dans l’utilisation et le fonctionnement de nos dispositifs. À cela s’ajoute l’effet de mode, car, c’est ainsi, les êtres humains sont constamment en quête de performance et d’innovation.
Pour en savoir plus sur la relation entre l’obsolescence de nos appareils et leurs logiciels : rendez-vous ici.
Dans cet article, nous nous intéressons à la manière dont les logiciels open source et logiciels libres peuvent nous permettre de prolonger la durée de vie de nos appareils et, de ce fait, retarder l’obsolescence de notre matériel.
Pourquoi parler d’obsolescence et tenter de prolonger la durée de vie de nos appareils ?
Comme nous le savons, c’est lors de la fabrication d’un appareil que se produit la plus grande part de sa pollution environnementale. Par conséquent, si nous parvenons à diminuer le nombre total d’appareils produits pour notre usage personnel, nous réduirons une partie des émissions générées. Il s’agit d’un des leviers pour limiter l’impact environnemental du secteur technologique.
En gardant nos appareils plus longtemps et en privilégiant le reconditionnement plutôt que l’achat de modèles neufs, nous agissons déjà pour un numérique plus durable.
Mais qu’est-ce qu’un logiciel libre et open source ?
La définition du logiciel libre est donnée par la Free Software Foundation. Il s’agit d’un mouvement dont l’objectif est de garantir les libertés de celles et ceux qui utilisent des logiciels pour les exécuter, les étudier, les modifier et en redistribuer des copies, incluant ou non ces modifications.
Il naît en opposition aux logiciels privés, qui appartiennent à une entité et pour lesquels il n’y a pas d’accès libre. Pensez, par exemple, à un programme d’édition de texte comme ceux de Microsoft ou de Google. Nous pouvons les utiliser, mais nous n’avons pas accès à la manière dont ils ont été implémentés, nous avons peu d’informations concernant leur fonctionnement et nous n’avons pas le droit de les modifier. Dites adieu à votre idée de fonctionnalité révolutionnaire : le code de ces applications est privé et inaccessible publiquement.
En revanche, un éditeur de texte comme Libre Office, dont l’implémentation et le code sont ouverts, permet à tout le monde de proposer une modification, de créer une copie de cet éditeur et d’en créer sa propre version.
Le logiciel libre se concentre sur les libertés de celles et ceux qui utilisent le logiciel et définit quatre règles fondamentales :
- La liberté d’exécuter le programme pour tout le monde.
- La liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de pouvoir l’adapter à ses besoins. C’est pourquoi l’accès au code source est une condition nécessaire.
- La possibilité de redistribuer des copies du logiciel. Si j’utilise un logiciel et que quelqu’un d’autre en a besoin, je peux en créer une copie et la partager. Si cette personne ne sait pas comment s’y prendre, la communauté peut l’aider.
- La liberté d’améliorer le programme et de publier ces améliorations, permettant ainsi à l’ensemble de la communauté d’en profiter.
L’un des principaux avantages de la publication du code source réside dans la capacité de l’ensemble de la communauté à identifier, détecter et corriger plus aisément les problèmes et les erreurs, proposer de nouvelles fonctionnalités, créer ses propres versions et contrôler ce qui se passe derrière ce programme.
Exemple : vous souhaitez utiliser un logiciel de visioconférence. Vous avez accès au code source, celui-ci est vérifié par la communauté, ce qui vous garantit que vos communications seront effectivement sécurisées, ne seront pas transmises ou vendues. Dans ce cas, le contrôle de la solution incombe à la communauté et à la possibilité que chacun·e puisse enquêter et contrôler ce qui se passe. Au contraire, dans le code privé, la confiance dans ce logiciel repose… sur la confiance que vous pouvez avoir dans l’entité qui le sous-tend. Vous n’avez pas la possibilité d’agir personnellement pour contrôler ce qui se passe vraiment derrière le logiciel.
Voilà, dans les grandes lignes, ce qu’est le logiciel libre. Il existe en outre des logiciels dits « open source », qui partagent de nombreuses similitudes avec les logiciels libres.
Une nuance se situe toutefois à un niveau plus philosophique : les logiciels open source sont moins axés sur la notion de liberté des utilisateurs et utilisatrices du logiciel. Ils privilégient certains aspects plus pragmatiques, notamment la possibilité de développer un logiciel grâce à un code ouvert. Un logiciel open source peut être librement redistribué, le code source est accessible, des travaux dérivés peuvent être créés et il est possible d’apporter des modifications à ce programme. Il doit pouvoir être redistribué et réutilisé, toujours en respectant les conditions de la licence qui s’applique à ce code.
Licence, vous avez dit ?
Elles peuvent devenir très techniques et compliquées, mais il faut savoir que les licences sont à la base de l’open source ou du logiciel libre, puisque c’est un contrat légal qui stipule la manière dont nous pouvons réutiliser ou utiliser ce code pour créer des copies ou d’autres types de logiciels. Par exemple, si je souhaite créer un programme pour créer des conférences en ligne, et que pour ce faire, je m’appuie sur une solution open source déjà existante qui permet de créer des conversations vocales sur Internet, alors je peux librement me servir de ce code, le modifier et créer ma propre version de conférences. Cependant, la licence sous laquelle ce code a été créé en premier lieu peut ou non m’obliger à rendre mon code public et librement accessible également.
Bref, avec l’open source, ou code libre, vous avez la possibilité de regarder le code source, de voir comment est créé un programme, une application ou une bibliothèque et, en respectant certaines conditions, vous pouvez le modifier, proposer de nouvelles fonctionnalités, créer des copies ou réutiliser ce code à d’autres fins.
Open source ≠ gratuit
Il faut se rendre compte qu’un grand nombre de bibliothèques de codes, de services, de programmes sur lesquels sont basées toutes les applications que nous utilisons quotidiennement sont open source. Tous les logiciels privés utilisent, d’une manière ou d’une autre, ce code open source qui est maintenu par les communautés. Des communautés, représentées par de vrais êtres humains (oui, oui) qui donnent régulièrement de leur temps libre pour maintenir, partager et faire vivre cette communauté du logiciel libre.
Certaines personnes et entreprises soutiennent certaines communautés ou leurs employés en ayant un rôle important dans certains projets, mais la grande majorité de celles et ceux qui font avancer les logiciels que nous utilisons sont des communautés de code ouvert, et le font généralement sur base volontaire.
Petit rappel : les différents types d’obsolescence
Nous avons déjà parlé des différents types d’obsolescence. Revoici l’article, si vous ne l’avez pas encore lu.
En bref, il y a trois types d’obsolescence :
- Mécanique ou électronique : un composant qui ne fonctionne plus ou le fait que la batterie perd en capacité ;
- Logicielle : smartphone, ordinateur, télévision ou montre connectée, tous ces appareils doivent effectuer des mises à jour qui occupent de plus en plus d’espace, nécessitent plus de ressources et petit à petit, ce qui fini par ralentir l’appareil. Dans le cas d’un smartphone, il devient impossible à procéder aux mises à jour, à prendre des photos, à installer d’autres applications. À terme, l’absence de mises à jour de sécurité finira par générer une obsolescence complète du système. L’obsolescence logicielle peut également se manifester lorsque l’appareil fonctionne parfaitement, mais ne reçoit plus de mises à jour. Cela peut se produire si l’entreprise responsable du support technique fait faillite ou choisit de réduire ses activités, estimant que le maintien du support et les mises à jours de sécurité ne sont plus rentables. Nous nous retrouvons avec un logiciel obsolète et vulnérable. Un exemple parmi d’autres : les nouvelles versions du système d’exploitation Windows où nous nous retrouvons obligé·e·s de passer d’une version à l’autre. Et si mon vieil ordinateur ne prend pas en charge la nouvelle version, je n’aurai d’autre choix que de cesser de l’utiliser. En effet, sans mises à jour, le système d’exploitation deviendra vulnérable et compromettra ma sécurité. Bref, je serai contraint de remplacer mon ordinateur par un modèle plus récent, sachant que celui que je possédais fonctionnait encore parfaitement.
- Perçue : l’appareil fonctionne correctement, mais lorsque nous le comparons à d’autres modèles ou que nous sommes influencés par les tendances imposées par les entreprises, un besoin d’acquérir un modèle plus récent se fait sentir.
Ce qui nous préoccupe ici, c’est l’obsolescence logicielle. Il est important de comprendre que les logiciels ont des conséquences sur nos appareils, ce qui peut entraîner une obsolescence de notre matériel, même en l’absence de tout défaut physique !
Comment les logiciels open source peuvent-ils nous aider à lutter contre l’obsolescence ?
Prenons un exemple classique :
Un ordinateur qui, après quelques années d’utilisation, devient lent, très lent. Il devient difficile d’effectuer des tâches simples telles que l’envoi d’un e-mail, la navigation sur le Web ou la lecture d’un document. Même le démarrage de l’appareil prend de nombreuses minutes.
Cette situation vous parle ? Il y a probablement une multitude de facteurs, mais les mises à jour des programmes du système d’exploitation jouent un rôle majeur dans cette lenteur. Ces logiciels sont devenus si lourds et nécessitent tellement de ressources que l’ordinateur ne peut plus y faire face. Même si au début, tout fonctionnait parfaitement. Cela est dû au fait que les nouvelles versions et mises à jour ont été conçues pour fonctionner sur des ordinateurs récents et non pas sur votre vieux PC. Les anciens appareils et leurs faibles capacités sont donc laissés pour compte et cessent, en fin de compte, d’être utilisés.
Cependant, il existe une alternative – pour celles et ceux qui peuvent et savent comment le faire, ou qui peuvent compter sur quelqu’un qui sait –, permettant de continuer à utiliser son ancien ordinateur pour effectuer des tâches de base. Il s’agit de l’installation d’un autre système d’exploitation open source beaucoup plus léger, nécessitant moins de ressources et permettant d’effectuer des tâches de base avec fluidité. Autrement dit, l’open source peut nous permettre d’étendre l’usage et la durée de vie de notre matériel informatique et téléphones anciens, laissés pour compte par les entreprises privées.
Outre les systèmes d’exploitation, cette idée peut s’appliquer aux logiciels. Deux versions pourraient ainsi coexister : une version standard destinée aux appareils récents disposant de nombreuses ressources, et une version légère, spécifiquement conçue pour les anciens appareils. Bien entendu, les mises à jour de sécurité sont également incluses pour ces versions légères.
Souvent, lors des mises à jour des logiciels, nous n’avons pas nécessairement besoin de toutes les nouvelles fonctionnalités. À mesure que ces fonctionnalités s’accumulent, nous nous retrouvons avec un grand nombre d’options inutilisées. Dans ce contexte, un service plus léger s’avère souvent plus adapté, et la communauté open source peut alors offrir cette alternative permettant de continuer à utiliser cet appareil de manière efficace.
Un exemple intéressant est celui des objets connectés de type IoT. Prenons le cas d’une caméra intelligente à laquelle vous pouvez accéder en ligne. Si l’entreprise qui l’a vendue et maintenue fait faillite, vous n’aurez d’autre choix que d’acheter une nouvelle caméra, car l’ancienne ne recevra plus les mise à jour de sécurité, la rendant vulnérable et compromettant votre sécurité et confidentialité. En revanche, si le code était en libre accès, la communauté aurait eu la possibilité de le modifier ou de le mettre à jour, même après la faillite de l’entreprise. Et cela peut arriver avec les millions d’appareils connectés qui ont été lancés sur le marché. L’open source permet ainsi de prolonger leur durée de vie au lieu de les jeter.
Ensuite, l’open source peut faciliter la prise en charge des périphériques externes et garantir la compatibilité entre les ordinateurs, les smartphones et d’autres appareils externes.
Exemple : nous avons un ordinateur sur lequel nous souhaitons connecter un lecteur de CD externe. En effet, la plupart des nouveaux ordinateurs n’ont plus de lecteurs de CD, nous donc devons utiliser le vieux lecteur externe rangé au fond de notre tiroir. En le branchant, notre ordinateur ne reconnaît pas le lecteur de disque.
Que se passe-t-il ? Le problème n’est pas lié au PC, ni au lecteur, il réside dans le logiciel qui fait office d’interface, qui traduit et réalise la communication entre l’ordinateur et notre lecteur de CD. Souvent, ces dictionnaires, appelés « pilotes », n’existent pas pour l’ensemble des combinaisons possibles entre les modèles de système d’exploitation et les modèles de périphériques externes qui existent.
Dans notre cas, la nouvelle version de notre système d’exploitation n’inclut probablement pas le pilote permettant de reconnaître notre lecteur externe, trop vieux. Que feraient la plupart d’entre-nous ? Acheter un nouveau lecteur de CD compatible avec notre ordinateur.
Heureusement, la communauté open source a créé et continue de créer ces dictionnaires qui nous permettent de continuer à utiliser d’anciens appareils externes.
Pour y parvenir, il est essentiel de comprendre comment l’ordinateur et le lecteur CD interagissent afin d’établir une communication efficace entre eux. Les fabricants de ces produits doivent donc faire preuve de transparence, car même si la communauté souhaite développer un logiciel open source, sans cette transparence, la création de l’interface devient impossible. Il est important que cette interface soit open source, permettant ainsi à toute personne disposant des compétences nécessaires d’améliorer ou de modifier la communication entre l’appareil et l’ordinateur. C’est cette transparence qui nous permettra de prolonger la durée de vie de notre lecteur CD.
Lecteur CD dans notre exemple, mais cela pourrait être l’inverse : nous avons une toute nouvelle webcam que nous souhaitons connecter à notre vieux PC. Les conséquences de l’incompatibilité seraient pires : si nous avions vraiment besoin de cette webcam, il faudrait alors changer d’ordinateur pour pouvoir l’utiliser, alors qu’il fonctionne parfaitement. Et comme dans le cas précédent, si l’entreprise qui fabrique notre appareil fait faillite, il est possible de continuer à créer, à maintenir ce logiciel à jour et à à utiliser les appareils si le code est librement accessible et les interfaces ouvertes.
Un autre point lié à cela est que les logiciels open source encouragent, ou en tout cas ne font pas obstacle, à la création de normes d’exploitation. Ceci est très important, comme nous l’avions expliqué dans le cas des interfaces entre différents appareils. C’est ce qu’on appelle l’interopérabilité.
Un autre exemple clair des avantages de l’interopérabilité est la standardisation des chargeurs. Aujourd’hui, un smartphone se recharge principalement grâce à un port USB. A l’époque, pour celles et ceux qui s’en rappelle, chaque téléphone portable ou chaque entreprise avait son propre chargeur. Cette mutualisation des chargeurs, assez pratique, octroie davantage de liberté, puisque nous ne dépendons plus d’une seule entreprise. Comme il s’agit d’une interface ouverte, en l’occurrence le chargeur, vous pouvez utiliser d’autres modèles de câbles ou de chargeurs.
Le problème lorsque ces interfaces sont privées, fermées et non-standardisées, est la dépendance directe à l’entreprise qui possède et met à jour ce que j’utilise. Ce type de dépendance à l’égard d’un fournisseur se produit bien souvent dans le monde du logiciel et dans une certaine mesure avec le matériel. Pensons à certains appareils qui fonctionnent uniquement avec des logiciels d’une entreprise ou à des appareils qui ne peuvent communiquer qu’avec d’autres appareils de la même marque. Imaginons un smartphone qui transfère uniquement des photos du smartphone vers un certain type d’ordinateur. Au niveau des entreprises, certains fournisseurs de logiciels « capturent » leurs utilisateurs en empêchant une interopérabilité avec d’autres logiciels et applications. Ils gardent ainsi le contrôle et lient leurs clients à leurs produits. Bref, cela se traduit par une dépendance totale à l’égard d’un fournisseur de logiciels, d’un fournisseur de matériel et souvent des deux.
Un point essentiel : la réparation
La réparation d’appareils électroménagers est souvent due à un composant mécanique ou électronique défectueux ou en panne. Même si cela ne dépend pas forcément du logiciel, la possibilité de remplacement fait partie de la transparence et de l’ouverture des technologies. Par exemple, il existe une branche appelée « open hardware » qui cherche à « ouvrir » les éléments physiques pour apporter la même notion de communauté ouverte aux appareils. C’est le cas par exemple de « Arduino ».
Cette possibilité de remplacement s’inscrit également dans la philosophie du code libre ou du logiciel libre.
Cette transparence est très importante pour pouvoir effectuer des réparations. Mais aujourd’hui, nous sommes encore loin de cette ouverture. Le fonctionnement des appareils est opaque, ceux-ci sont difficilement réparables par le grand public et il manque de documentation publique pour effectuer certaines réparations. Cela nous rend dépendant·e·s d’entreprises spécifiques pour effectuer nos réparations qui pourtant, devraient être aisées, comme le fait de remplacer une batterie ou un écran.
À l’heure actuelle, certaines initiatives législatives ont été initiée pour définir des indices de réparabilité et mieux guider les consommateurs et consommatrices lors de l’achat de leurs appareils.
- En Belgique, l’adoption d’un indice de réparabilité et d’un indice de durabilité est imminente.
Pour plus d’informations : https://www.ecoconso.be/fr/content/un-indice-de-reparabilite-belge-en-mai-2025 - En France, l’indice de réparabilité est déjà en vigueur depuis 2021. À partir de 2025, l’indice de durabilité sera déployé sur les téléviseurs et les laves-linge.
Pour plus d’informations : https://www.economie.gouv.fr/particuliers/tout-savoir-indice-reparabilite et https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/indice-durabilite
La force de la communauté
Bref, le code open source permet la personnalisation, l’adaptation aux besoins des utilisateurs et utilisatrices, la réparation ou encore le support technique. Cela se traduira souvent par une prolongation de la durée de vie des appareils, puisqu’il est possible de répondre à des besoins – qui ne sont pas forcément rentables pour les grandes entreprises.
Mais cela ne se produit pas par magie.
L’élément fondamental pour que cet écosystème fonctionne (création, support technique, mises à jour, etc.), c’est la communauté. Celles et ceux qui créent des logiciels sont des êtres humains, souvent bénévoles qui, pendant leur temps libre, collaborent, créent, aident à tester le logiciel, à le redistribuer ou à l’installer pour d’autres personnes afin que la communauté continue de croître et d’exister. Telle une entreprise privée, une communauté peut s’effondrer, avec pour conséquence des projets ou logiciels open source qui cesseront tout simplement d’exister. La seule différence, c’est que n’importe qui, grâce au code source ouvert, peut reprendre ce projet et le relancer. Ce qui n’est pas possible avec une solution privée. Il est important d’en être conscient·e.
L’open source permet davantage de sécurité, d’ouverture, une détection aisée des vulnérabilités, une interopérabilité ou, comme nous l’avons évoqué, permet de prolonger la durée de vie de nos appareils et retarder l’obsolescence. Mais s’il n’y a personne derrière tout cela, ces alternatives n’existent pas.
Pour soutenir les communautés, vous pouvez participer, tester ce qui se fait, proposer des solutions à certains problèmes, aider financièrement ou avec du code personnel. Nous pensons qu’il est important que les entreprises qui tirent profit d’une part significative de ce bien commun – à savoir les codes, les bibliothèques et les programmes open source – apportent une contribution, d’une manière ou d’une autre, à cette communauté. En l’absence de cette réciprocité, peu importe notre désir de voir l’open source résoudre nos problématiques, cela n’arrivera pas.